2007/06/26

O Grande Depardieu - Cyrano de Bergerac

O grande poema, o grande texto ao nariz, o Cyrano de Rostand interpretado por Dupardieu. O Vasco Graça Moura fez uma excelente tradução desta tirade du nez , um momento central da carreira de qualquer actor e do teatro francês, com o texto original aqui para acompanhar o tour de force de Dupardieu


Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !On pouvait dire... Oh ! Dieu !... Bien des choses en somme.En variant le ton, -par exemple, tenez :Agressif : "Moi, monsieur, si j'avais un tel nezIl faudrait sur-le-champ que je l'amputasse !"Amical : "Mais il doit tremper dans votre tasse :Pour boire, faites-vous fabriquer un Hanape !"Descriptif : "C'est un roc!... C'est un pic!... C'est un cap!...Que dis-je, c'est un cap?... C'est une péninsule!"Curieux : "De quoi sert cette oblongue capsule ?D'écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ?"Gracieux : "Aimez-vous à ce point les oiseauxQue paternellement vous vous préoccupâtesDe tendre ce perchoir à leurs petites pattes?"Truculent : "Ca, monsieur, lorsque vous pétunez,La vapeur du tabac vous sort-elle du nezSans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ?"Prévenant : "Gardez-vous, votre tête entraînéePar ce poids, de tomber en avant sur le sol !"Tendre : "Faites-lui faire un petit parasolDe peur que sa couleur au soleil ne se fane !"Pédant : "L'animal seul, monsieur, qu'AristophaneAppelle HippocampéléphantocamélosDut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !"Cavalier : "Quoi, l'ami, ce croc est à la mode?Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode !"Emphatique : "Aucun vent ne peut, nez magistral,T'enrhumer tout entier, excepté le mistral !"Dramatique : "C'est la mer Rouge quand il saigne !"Admiratif : "Pour un parfumeur, qu'elle enseigne !"Lyrique : "Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?"Naïf : "Ce monument, quand le visite-t-on ?"Respectueux : "Souffrez, monsieur, qu'on vous salue,C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue !"Campagnard : "Hé, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain !c'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain !"Militaire : "Pointez contre cavalerie !"Pratique : "Voulez-vous le mettre en loterie ?Assurément, monsieur, ce sera le gros lot !"Enfin parodiant Pyrame en un sanglot:"Le voilà donc ce nez qui des traits de son maîtreA détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître !"- Voila ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez ditSi vous aviez un peu de lettres et d'esprit :Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettreVous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !Eussiez vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il fautPour pouvoir là, devant ces nobles galeries,Me servir toutes ces folles plaisanteries,Que vous n'en eussiez pas articulé le quartDe la moitié du commencement d'une, carJe me les sers moi-même, avec assez de verve,Mais je ne permet pas qu'un autre me les serve.

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